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          Tom Raworth feature

      Nicole Brossard: Prose poem



Montréal. Dark and blue evening with urban noise background and quietness around the house. I reread Tom’s poems published in the bilingual Portuguese edition of  Primero Encontro internacional de Poetas that took place in Coïmbra in 1992. C’est là que je rencontre Tom pour la première et que je l’écoute dire/lire des textes qui m’arrivent en mitrailles, intenses, vifs, meurtris. Je ne comprends pas tous les mots. Tous ses mots m’arrivent à hauteur de vie. Je sens une urgence à chaque ligne, un courant d’énergie. Une tension qui garde en état d’alerte.  

Cambridge 1995:
Nous marchons en nous dirigeant vers un café, The Kettle, au centre de la ville. Nous traversons un grand espace qui a un air champêtre. De chaque côté de la route, il y a une histoire, des événements, l’Angleterre. Je ne sais plus si nous parlons anglais ou français. Plus tard, je lis Catacoustics et Lèvre de Poche.
Le lendemain de ce bref arrêt à Cambridge, Tom me donne un de ses collages en noir et blanc. Le collage s’intitule Faces in the mirror, Feb. 92. Il s’agit d’un montage de quatre blocs par six d’un pouce carré chacun. Il faut regarder attentivement. J’arrive à distinguer des visages, un lit, un matelas, des tiroirs, le coin d’une table sur laquelle il y a des assiettes et des ustensiles. Il y a là du quotidien fragmenté, déchiré, de la matière au jour le jour.  

I am now reading for the second time Le Filon, a french translation by Catherine Weinzaeplflen published by ‘Spectres familiers’. C’est un texte qui oscille entre la prose et un commentaire d’allure poétique qui parle d’
‘une écriture remixée
Pour détruire toute narration
D’un monde intérieur’
J’ai l’impression qu’il y a de la patience et de l’amitié dans ce texte. On peut le lire et avoir l’air d’un détective. On peut aussi respirer fort et s’inquiéter tout en suivant sa trame. Il y a aussi une lenteur apaisante mais je n’arrive pas à décider si cette lenteur tient à la langue française ou s’il s’agit d’un temps d’écriture particulier chez Tom.    

New York, March 2001
      I am in New York for six months. Tom is here for a reading at Double Happiness.       He reads a short text. Again he reads as fast as the first time I heard him in Coïmbra. But this time the voice moves with a slight intonation. The voice is grave, charged with an absolute grounded fervor. The last piece he reads ends with a music which he produces by turning the ........ of a mini Orgue de Barbarie (barrel-organ). After the reading we speak briefly. This time I remember, in French. Poems are meant to be read with the eyes but because they can also be breathed as air, they have to be shared. This is probably why I often think of them as energy traveling its way through language until its reach us, the best in us.



Jacket 26 — October 2004  Contents page
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